On parle énormément du carton pour les gobelets et les emballages, avec des labels et des matières différentes plus ou moins recyclables. Mais comment est fabriqué le papier traditionnel ? Et comment est fabriqué le papier recyclé ? Suivez ce guide pour découvrir les étapes de fabrication ainsi que les efforts des usines pour recycler leurs déchets.
En France, presque la moitié du papier fabriqué est utilisé pour l'impression dans les bureaux ou bien pour les journaux. Un peu moins de la moitié du papier fabriqué est utilisé lui comme emballage, c'est-à-dire pour faire du carton. Et le reste est fabriqué pour les produits d'hygiène comme la papier toilette ou les blouses et les draps d'hôpitaux. Heureusement, sur tous ces papiers, plus de la moitié est recyclé et la plupart concerne les emballages et les cartons.
A l'origine de la filière du papier, il y a la matière première : le bois. Dans un but de gestion de forêt, le bois utilisé pour faire du papier provient de coupe d'éclaircie, soit d'arbres qui auraient été coupé de toute façon pour entretenir la forêt ou bien parce qu'ils sont tordus, frêles ou malades et ne peuvent être utilisés pour fabriquer des meubles. Les cimes et les branches des arbres plus gros qui sont coupés pour faire des meubles, sont également récupérés pour le papier. Ainsi, les arbres ne sont pas spécifiquement coupés pour le papier.
Une forêt bien gérée est une forêt où les arbres ont la place de se développer et où les arbres coupés sont replantés.
Mais, en France, on ne produit par assez d'arbre ni de papier pour répondre aux besoins du marché. On doit donc importer environ un quart de la matière première "bois" pour notre fabrication de papier. Ce bois provient de pays où la règlementation est parfois moins stricte comme : la Sibérie, l'Asie du Sud-Est, l'Afrique Equatorial, L'Amérique du Sud et le Canada.
La coupe des arbres dans les forêts mal gérées peut avoir d'importants dégâts. Par exemple dans les forêts équatoriales, les sols sont peu profonds et assez pauvres, les arbres ont donc peu de racines. En les coupants, cela enlève également tous les déchets végétaux, comme les feuilles, les fleurs, les fruits, qui se transforment en humus et nourrissent la terre. Et comme dans ces régions les pluies sont très fortes, elles emmènent avec elle ce qu'il reste de terre, appauvrissant encore plus les terrains. Si les arbres coupés étaient replantés, cela résoudraient une grande partie de ce problème.
Il existe plusieurs labels qui garantissent aux consommateurs que le bois provient de forêts bien gérées qui n’appauvrissent pas les sols.
Le label FSC est soutenu par Greenpeace. Ces deux labels disposent de la même charte et surtout de normes très strictes, toujours les même dans le monde entier. Tous les pays producteurs doivent répondre à ces contrôles pour obtenir ces labels.
Pour savoir plus, lisez notre article sur le label FSC pour les gobelets en carton.
Celui-ci reconnaît les différents labels de chacun des pays. Mais il n’y a pas de conformité au niveau international. Les disparités d’un pays à l’autre peuvent être très différentes en fonction de leur niveau de développement. PEFC se défend en expliquant que le respect des labels locaux permet d’adapter les réglementations en fonction de chaque identité de pays et de leur environnement. Les besoins ne sont pas les mêmes et ce sont les producteurs locaux qui les connaissent les mieux.
A chacun de leur niveau, ces labels ne sont pas parfaits, mais ils ont le mérite d’exister et de garantir un certain contrôle de la gestion des forêts.
Peu des papiers utilisés sont certifiés par ces labels. Le choix des consommateurs est donc indispensable pour les papiers respectueux de la forêt s’imposent sur le marché.
Il existe des alternatives au bois en matière première pour produire du papier ou du carton, comme le chanvre ou la bagasse. Pour en savoir plus, lisez notre article sur l’utilisation de l’amidon de maïs et de la pulpe de cannes à sucre pour la fabrication de vaisselle jetable, à la place du plastique et du carton classique.
La loi Transition écologique a imposé le remplacé du plastique par du carton pour la vaisselle jetable.
Les difficultés commencent dès l’arrivée du bois à l’usine. Il est stocké dehors et lorsqu’il pleut de nombreux débris végétaux se mélangent à la terre et ne peuvent être rejetés dans la nature. Il faut les évacuer dans les stations d’épuration.
Le bois est d’abord nettoyé puis écorcé. Ensuite, il est découpé en copeaux. Pour fabriquer du papier, on a surtout besoin des fibres de cellulose. Celle-ci se rassemblent en petits tuyaux qui permettent de faire circuler la sève dans le tronc de l’arbre.
Le papier est principalement composé des fibres de cellulose présentent dans le bois. Mais dans les arbres, ces fibres sont assemblées entre elles avec une sorte de colle : la linine. C’est cet élément qu’il faut enlever des fibres pour pouvoir les utiliser, sinon le papier aurait été fragile et aurait très vite jaunie ne vieillissant.
Les copeaux de bois sont cuits avec de l’eau et des produits chimiques pour retirer la linine. La pâte à papier obtenue est tamisée, nettoyée et épurée. C’est également à cette étape qu’on va blanchir la pâte avec de l’eau oxygénée ou du chlore. Ensuite, la pâte est étalée en feuille, puis séchée et stockée.
Exemple de pâte à papier blanche.
Durant ces étapes, on élimine beaucoup de déchets : des morceaux de bois restants, de la linine et des produits chimiques. Les papèteries sont donc équipées de station d’épuration directement sur place. Dans un premier bassin, l’eau est « triée » : les déchets tombent au fond sous forme de boue. Dans un deuxième bassin, on introduit des bactéries qui sont chargées de manger les agents polluants. L’eau est brassée pour oxygénée le bassin et permettre aux bactéries de vivre. Une fois propre est débarrassée des bactéries l’eau est soit rejetée dans la nature, soit réutilisée dans l’usine. Les boues elles sont composées de débris végétaux tel que la linine, ou des fibres, elles peuvent être réutilisées comme engrais par les agriculteurs.
Pour fabriquer 1 tonnes de pâte à papier, on a besoin de :
Au final, l’usine produit d’avantage d’énergie qu’elle en consomme.
La production de carbone lié à la combustion du bois n’est pas plus importante que le carbone que les arbres ont utilisé pour se développer. De ce côté-là, le bilan est neutre.
L’Inra et l’IRD font des recherches sur un champignon qui mangent la linine pour la séparer des fibres de cellulose. Ce serait également efficace sur la bagasse, un déchet de cannes à sucre, qui pourraient ainsi remplacer le bois.
A la place du bois, on peut réutiliser du papier et du carton déjà existant en matière première. Dans les centres de tris, les déchets sont répartis en plusieurs catégories et tout ce qui peut l’être, est recyclé. Cette tâche est longue et fastidieuse. Ainsi, mieux nous trions nos déchets, plus facile sera le tri et moins cher sera le papier recyclé !
Les papiers usés sont cuits avec beaucoup d’eau. Cette pâte contient tout de même des additifs comme de l’encre ou de la colle. Il faut également les nettoyer avec des produits chimiques, et la blanchir.
Reprenons nos indicateurs, pour faire une tonne de papier recyclé, il faut :
Si on s’en tient à la stricte usine, celle pour le papier recyclé rejettent plus de gaz à effets de serre que celle pour le papier « neuf ». Mais en voyant plus large, l’usine à papier « neuf » fait venir sa matière première, le bois, d’un peu partout dans le monde et le transport rejettent énormément de gaz polluant. Alors que l’usine à papier recyclé, souvent placée à côté d’un centre de tri, récupère le papier usagé à proximité. Il y a très peu de transport. Sur le bilan global, le papier recyclé génère moins de CO2 que le papier « neuf ».
Cependant, il ne peut pas être recyclé à l’infinie et pour le fabriquer on a besoin de papier « neuf ». Comme on l’entend souvent : un bon déchet est un déchet qui n’existe pas. La solution est d’en consommer moins.
Grâce à une énorme machine, la pâte à papier est étalée, égouttée, pressée, puis séchée. Pour avoir des feuilles plus costauds, on ajoute de l’amidon, et si on veut des feuilles plus blanches, on ajoute des colorants semblables à des craies.
Au bureau beaucoup de gobelets en carton recyclable sont utilisés au quotidien.